Joseph Vacher tueur en série archives départementales de l'ain série U
Archives départementales de l'Ain

Lettre d’aveux de Joseph Vacher

Lors de sa détention dans la prison de Belley, Joseph Vacher rédige à l'issue d'une journée d'interrogatoire et de confrontation à des témoins, la lettre suivante, dont il négociera la publication dans la presse.

Dieu - Droits - Devoirs

Belley le 7 octobre 1897,

A la France,

« Tampis pour vous si vous me croyez responsable.... Votre seule manière d'agir me fait prendre pitié pour vous... Si j'ai conservé le secret de mes malheurs, c'est que je le croyais dans l'intérêt général mais vu que peut-être je me trompe je viens vous faire savoir toute la vérité : Oui c'est moi qui est comis tous les crimes que vous m'avez reprochés... et cela dans des moments de rage. Comme je l'ai déjà dit à Mr le Docteur chargé du service médical de la prison de Belfort, j'ai été mordu par un chien enragé vers l'âge de 7 ou 8 ans mais dont je ne suis pas sûr moi-même bien que cependant je me souviens très bien d'avoir pris des remèdes pour cet effet. Mes parents seuls peuvent vous assurer des morsures, pour moi j'ai toujours cru depuis que j'ai du réfléchir à cet événement que ce sont les remèdes qui m'ont vicié le sang a moins que réellement ce chien m'est mordu. »

[...]

« Voilà, messieurs, ce qui est pour moi à cette heure mon impérieux devoir de vous faire savoir bien que me condamnerier vous encore innocent... Si je me suis cru coupable par moments ; c'est que je n'avais pas encore refléchi sur ces évènements, et si dans mon instruction j'ai dit plusieurs fois ce mot : C'est malheur, c'est au sujet du souvenir [ ?] ces évènements.

La lettre continue en marge gauche de chaque page déjà écrite :

« Il faut que je vous dise aussi que les abominalités que j'ai vu se dérouler sous mes yeux à l'asile d'aliénés de Dôle ont certainement accentués ma maladie ou plus tôt ma rage. Je craignais aussi que le méchant monde ne fassent [retoinper ?] ces fautes sur mes pauvres parents qui ont du tant souffrir d'un pareille silence depuis que je traverse la France comme un enragé me guidant sur le soleil seul... Que ceux qui croient pleurer sur moi, pleurent donc sur eux. Il vaudrait mieux peut-être pour eux être à ma place... Aidez-vous, Dieu qui permet tout et dont nul humain en connaient ses vues vous aideroi.

Signé Vacher Jh »

Vacher éventreur Marc Renneville