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Criminologiques. Autour de la relégation

Histoire de la relégation en Guyane
Lieu du séminaire "criminologiques" : EHESS, salle 2, RdC, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris (M° Quai de la Gare, Bibliothèque François Mitterrand)

Jeudi 6 février 2015, de 14 à 16 h

Présentation de l'ouvrage A perpétuité. Relégué au bagne de Guyane, Paris, Vendémiaire, 2013.

Avec Jean-Lucien Sanchez et Danielle Donet-Vincent

La loi du 27 mai 1885 sur la relégation des récidivistes a entraîné, de 1887 à 1953, l'internement à perpétuité de près de 17 894 individus en Guyane française. Cette mesure, unique dans l'histoire du droit pénal français, repose sur une "présomption irréfragable d'incorrigibilité" censée démontrer matériellement le caractère incorrigible d'un délinquant ou d'un criminel récidiviste, sa "dangerosité". Parce que la prison n'est plus en mesure de les "corriger", les incorrigibles sont désormais éliminés socialement sur le sol d'une colonie. Inadaptés sur le sol de la métropole, les relégués peuvent ainsi y recommencer leur existence et participer à l'enrichissement de l'empire colonial français. Mais les condamnés frappés par cette mesure sont essentiellement des petits délinquants récidivistes coupables de vols simples et de délits de vagabondage. Et, loin de leur permettre de s'installer en tant que colons,  la relégation se transforme sur le sol de la Guyane en une condamnation aux travaux forcés effectuée au sein d'un bagne colonial. Ainsi, comment d'une simple mesure d'exil la relégation s'est-elle transformée en un internement au sein d'un bagne colonial ? Cette séance visera à présenter le fonctionnement de la loi sur la relégation, son application sur le sol de la Guyane ainsi que ses principaux résultats.